Khouribga, perspectives...
Mohamed SFA, Chercheur
Dans le numéro de Mars 2007 du mensuel ECONOMIA on peut lire un article sur les «perspectives et défis à l’heure des chantiers» qui décrit les chantiers et les grands travaux que le Maroc est en train de mener sur le plan économique, il s’agit notamment de :
- La mise en place du programme « Emergence » concernant la stratégie industrielle du Royaume.
- Le lancement d’un important programme touristique dont la composante principale est le plan Azur avec plusieurs stations balnéaires.
- Le développement urbain avec l’aménagement de la vallée de Bouregreg visant la promotion des villes de Rabat et Salé et la Région.
- Le développement des infrastructures de transport et de logistique avec le programme des autoroutes, le doublement de la voie ferrée et surtout le port de Tanger Méditerranée.
- Plusieurs autres projets se préparent un peu partout dans le Royaume et surtout dans le cadre de l’INDH ayant pour but de soutenir et d’améliorer le niveau de vie des franges défavorisées de la population.
L’article en question décrit également les défis à relever et les conditions de la relance, il s’agit notamment de :
- La promotion de la demande intérieure.
- La capacité du Royaume à attirer les investissements étrangers.
- La mise en place d’une véritable politique régionale capable de réduire les disparités entre Régions.
- La mise en place d’un système de gouvernance : le rapport de la Banque Mondiale recommande au Maroc d’intégrer la gouvernance dans tous les secteurs.
Il est donc vrai, au niveau des programmes et des chantiers lancés, qu’il s’agit bien d’une situation nouvelle qu’on devrait applaudir.
Mais, la répartition des grands chantiers dans l’espace fait ressortir que les choix sont désormais portés sur le littoral (atlantique et méditerranéen) et pour le programme «Emergence» et pour le plan Azur et pour l’aménagement des vallées.
On est donc, à Khouribga, en droit de se poser les questions suivantes :
- La faisabilité des projets impose-t-elle au Royaume de ne regarder que vers l’océan ?
- Quel est le contenu de la politique régionale et à quoi sert-elle ?
- Khouribga, pôle minier de grande envergure et plateforme industrielle offrant d’importantes opportunités de sous-traitance et d’externalisation et relais incontournable entre le Grand Casablanca et le Grand Tadla et bien d’autres régions, ne mérite-t-elle pas d’avoir sa part de grands projets : une liaison autoroutière, un grand projet de tourisme intérieur…..par exemple ?.
Ces questions, que les données sociales locales (taux de chômage urbain : 24,1%, problèmes liés à l’immigration clandestine…) rendent tout à fait légitimes, interpellent les décideurs sur la nécessité de continuer à œuvrer pour que le territoire national soit totalement utile pour fixer les populations et éviter leur exode massif vers les sites offrant de l’emploi sur le littoral.
Seule donc une politique régionale cohérente et homogène, respectant un minimum d’équilibre et d’objectifs communs, encourageant les perspectives économiques, est capable de réduire les disparités entre les Régions.
Localement, la situation impose à tous de se mettre en réseau pour pouvoir agir ensemble avec l’objectif de mettre en place une stratégie de développement pouvant dégager de la visibilité et attirer les investisseurs.
Inutile de rappeler, sur ce plan, que le projet de mise en réseau déjà proposé par la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de Khouribga à certains partenaires locaux reste, à notre sens, une condition sine qua non pour permettre à Khouribga de se mettre au diapason des stratégies de relance.
